domination

Mercredi 13 janvier 3 13 /01 /Jan 12:45

 

J'étais dans la droguerie de monsieur Gardon, ce jour-là. On y trouvait de tout et de rien. On l'appelait, pour ainsi dire, le "bazar" du village. Des journaux aux engrais en passant par les farces et attrapes ou encore des freins pour bicyclettes, on pouvait toujours fouiner avec étonnement dans ses rayons.  

 

Monsieur Gardon lisait une revue derrière sa caisse. J’allais fêter mes 20 ans dans deux jours et je cherchais un cadeau qui puisse me plaire… puis le demander à mes parents.

 

Tandis que je déambulais dans le côté librairie de la boutique, deux têtes connues firent leur apparition. Maria et Nadia, toujours aussi inséparables que les doigts d’une main. Elles avaient été avec moi en apprentissage… Enfin, entre deux escapades et renvois pour injures ou violences. De mon âge, elles ne cherchaient pas de travail. Elles vivaient ensemble dans une maison abandonnée que le maire avait bien voulu leur « léguer » après la mort de la mère de Nadia. Maria était une gitane qui avait quitté son clan depuis des années, alors qu’il campait dans un pré communal. Depuis, elle était restée avec Nadia. Les mauvaises langues du village les prétendaient de petite vertu et subsistant de rapines. Le maire, lui, avouait volontiers qu’elles touchaient quelque  chose de la commune. Démêler le vrai du faux restait cependant le dernier de mes soucis.  

 

Quoi qu’il en fut, je décidai de les surveiller. J’aimais bien monsieur Gardon et je ne   voulais pas que ces garces lui volent quelque chose.  

 

Nadia me jeta un regard en coin en voyant que je les observais. Une fille assez   grande – plus que moi – toujours outrancièrement maquillée, avec de grands yeux verts de chat,  lançant des éclairs effrayants à ses nombreux ennemis. Ses lèvres étaient très charnues et ses  cheveux gras d’un brun très sombre, coiffés n’importe comment.  

 

Sa copine Maria avait vraiment tout d’une gitane. Des cheveux noirs très épais, aussi sales que ceux de son amie. Des yeux bruns vicieux, un visage très typé. Plus mignonne que Nadia  mais également plus petite. Elle possédait une poitrine opulente, qui attirait les garçons. Ceux-ci  s’en repentaient toujours. J’avais eu écho de vols après des flirts avec Maria.  

 

Les deux complices affichaient en permanence un sourire corrompu particulièrement   énervant. De plus, elles portaient constamment les mêmes vêtements, des robes trouées, grossièrement rafistolées, des collants effilés. Leurs chaussures paraissaient lamentables et il se  dégageait d’elles une désagréable odeur de transpiration et d’urine. Je me souvenais que cela avait été un motif d’exclusion de leur patron d’apprentissage. Il leur avait demandé si elles se lavaient parfois et Nadia avait insolemment répliqué qu’elles attendaient qu’il vienne leur lécher les trous, devant tout le monde.  

 

Monsieur Kirby, le propriétaire de l’ébénisterie, avait vu rouge. Leur renvoi avait duré deux mois. Nadia et Maria commencèrent donc à se promener entre les rayons, s’étant séparées. Pour moi, il n’y avait qu’une explication à cela : elles cherchaient à chiper quelque chose.    

 

Heureusement que monsieur Gardon avait fait installer des miroirs ronds au plafond. Je pus ainsi les tenir à l’oeil sans qu’elles s’en rendent compte. Leur petit manège dura cinq bonnes minutes. Elles m’ignoraient totalement, mais je finis par comprendre ce qui les intéressait. Une montre superbe que le droguiste exposait au-dessus des journaux et valant pas loin de mille francs.

 

Les deux copines passèrent à l’action alors que je m’étais baissé pour les surveiller plus discrètement. Maria se rendit à la caisse et commença à questionner le vieux bonhomme au sujet d’une histoire d’huile de moteur. Nadia attendait près de la montre que monsieur Gardon soit  complètement plongé dans ses explications pour tendre la main doucement. Puis, avec une habileté consommée, elle s’empara de la montre, protégée par un beau boîtier rouge, et la fit glisser entre ses seins pointus.  

 

Abasourdi par tant de culot, je me relevai soudain et m’écriai :  

_ Remet cette montre à sa place !  

Nadia ne s’était pas attendue à ce que me retrouve derrière elle. Elle sursauta et se retourna. Son regard vert me transperça avec violence, glaçant mon sang. Je n’avais jamais vu tant de haine dans ses yeux. Une lueur meurtrière avait passé et je n’osai plus dire un mot, de peur qu’elle ne me saute dessus pour m’étrangler.

 

Derrière Nadia, monsieur Gardon s’était levé. 

_ Eh ! s’écria-t-il. Qu’est-ce qui se passe, là-bas ? Tu as des problèmes, Christian ?  

En entendant mon prénom, je tressaillis. Nadia ressortit alors la montre d’entre ses seins, dont je vis une bonne partie. Cette fille n’avait aucune pudeur. Je pensais qu’elle allait la remettre en place mais, au lieu de cela, elle me l’envoya en plein visage. Je reçus l’objet sur la joue et la douleur me fit crier. Néanmoins, j’eus le réflexe de la rattraper avant qu’elle ne tombe par terre.

 

Le droguiste voulut alors saisir Maria par le col mais celle-ci lui cracha au visage et lui envoya un coup de poing dans la poitrine. Le vieux Gardon, surpris par tant de violence, fut projeté contre sa chaise et s’étala avec elle de tout son long. Maria se trouvait déjà sur le pas de la porte.

 

_ Viens, Nadia ! cria-t-elle à son amie. Ce con va appeler les gendarmes si on reste là !

 

Mais Nadia ne fit qu’un pas en arrière. Elle me dévisagea avec haine.

 

_ Toi ! lança-t-elle en me désignant d’un index sale. Toi, tu vas nous payer ça ! Je te jure que tu vas le payer très cher !

 

Puis, elle tourna les talons et déguerpit à toute vitesse avec sa copine. J’allai immédiatement aider monsieur Gardon à se redresser. Il s’épousseta en toussant.

 

_ Quelles vipères, dit-il. Heureusement que tu as l’oeil, Christian ! Autrement, je perdais cette montre !

 

Je lui rendis son bien, qu’il examina. Le choc n’avait pas été très violent. J’avais juste la joue un peu rouge et la montre n’avait rien.

 

_ Vous allez appeler les gendarmes ? demandai-je en le dévisageant.

 

_ Bah, non ! C’est pas la peine… Ils viendront, il faudra aller déposer plainte… Perte de temps parce que, de toute façon, elles n’ont pas réussi leur coup. Elles doivent avoir l’habitude ! Et je ne veux pas qu’elles viennent ensuite pour se venger… Mais je les surveillerai, la prochaine fois. Ça m’apprendra à vouloir faire confiance à des canailles pareilles ! Mais toi, tu ferais bien de faire attention à Nadia. Cette fille est dangereuse !    

_ Je sais, monsieur, je sais…

 

Le lendemain de l'incident, je croisai à nouveau Nadia et Maria, à la supérette du village. La plupart des gens les ignoraient royalement, surtout les femmes. Qui aurait pu avoir des affinités avec ces deux pestes ? Certains hommes les contemplaient pourtant avec amusement. Ceux qui n’avaient pas eu à faire à elles…

 

Ce furent des courses particulièrement pénibles. Je sentais le regard de Nadia peser sur moi comme une épée de Damoclès prête à s’abattre. Lorsque je voulus vérifier cette impression, je croisai ses terribles yeux verts qui, s’ils l’avaient pu, m’auraient brûlé vif. J’en fus persuadé !

 

Pourtant, monsieur Gardon n’avait pas appelé la gendarmerie et les deux voleuses n’avaient pas été inquiétées.  

Une fois arrivé en caisse, j'eus le malheur de constater que Nadia et Maria se trouvaient juste devant moi. Dans mon champ de vision : la tignasse grasse et épaisse, plutôt sale, de la petite gitane. Elle avait rabattu le foulard d’un rouge délavé et orné de fleurs imprimées qu’elle portait d’habitude.

 

J’entendis, tandis qu’elles déposaient leurs courses sur le tapis, mon prénom dans la bouche de la grande. À un moment, Nadia se retourna et me gratifia d’un regard meurtrier accompagné d’un sombre sourire carnassier. Je ne parvins qu’à entendre quelques bribes de phrases me concernant. Apparemment, elles avaient un plan pour me faire payer mon intervention de la veille. Quel plan, ça, je n’en sus rien.

 

Une fois mes courses réglées, je sortis et pris le chemin pour rentrer. Je n’avais que trois cents mètres à parcourir mais vérifiai sans cesse que les deux folles ne me suivaient pas. Une fois rassuré, je mis machinalement une main dans ma poche tout en portant mon sac de provisions de l’autre. Mes doigts se refermèrent sur un bout de papier.

 

Curieux, je le sortis de la poche de mon blouson. Une feuille blanche, pliée en quatre, qui n’avait rien à faire à cet endroit. Je la dépliai fébrilement, imaginant bien sûr qu’il s’agissait de menaces proférées par Nadia ou sa copine gitane.

 

Mais non ! C’était un message de Sylvie Chambon, certainement la plus belle fille du village. Tous les jeunes avaient le béguin pour elle. Moi-même, j'en étais secrètement amoureux.

 

Je lus la missive quatre fois, pour être bien certain d’en saisir tout le sens. C’était pourtant parfaitement clair. De sa belle écriture ronde et ample, elle me demandait de l’aider à rédiger un CV et une lettre de motivation, ce soir-même, après le dîner, chez elle.

Sylvie précisait que je ne devais en parler à personne… Un rendez-vous secret ! Voilà qui fit bondir mon coeur et me fit oublier les deux vipères.

 

Je rentrai chez moi, plus allègrement que jamais. Un rendez-vous secret, même pour de la paperasse, restait un rendez-vous secret ! Il était vrai que j’avais toujours été doué en écriture.

 

Et pour mon imagination romanesque, cette demande cachait forcément une déclaration emflammée. Je me surpris même à essayer de lire entre les lignes…

 

Un rendez-vous secret ! Quelle veine j’avais, d’être doué en français. Je n’en revenais pas… Un rendez-vous secret !  

Je marchais d’un pas alerte. La soirée était belle. Le soleil, qui n’allait pas tarder à se coucher, faisait flamboyer l’horizon ouest que je distinguais par moments à travers la brume qui enveloppait constamment les maisons du village. Je tenais à la main un petit classeur plat, de couleur bleue. Il contenait plusieurs ébauches de lettres de motivation et quelques exemples de curriculum vitae. Un rendez-vous secret avec Sylvie Chambon, même s’il ne devait durer qu’une heure, serait déjà merveilleux en soi.

 

Il faisait vraiment bon ce soir-là. J’avais juste mis ma veste brune. Arrivant près du bureau de poste, je ralentis instinctivement le pas. Pour rallier la maison de Sylvie sans faire un détour, je devais passer près de la baraque décrépie où vivaient Nadia et Maria. Le souvenir de ce qui s’était passé dans la droguerie restait vivace. Un moment, je voulus faire le détour mais cela m’aurait fait perdre plusieurs minutes. Non ! Je n’allais pas avoir peur de deux filles ! De toute façon, je n’avais rien à me reprocher. Fort de cette décision intérieure, je pris le chemin le plus court.

 

La tête haute, je passai dans la ruelle où se trouvait l’entrée de la vieille maison que le maire avait offert à Nadia. Un endroit sombre et désert. Un pincement au coeur me saisit en passant près du portillon. Pourtant, rien ne se passa… Et je me détendis, pensant le danger écarté. Je devais être à quelques mètres de la porte quand je l’entendis grincer. Mon rythme cardiaque s’affola et je me retournai comme un diable. La battant s’ouvrait doucement. Certain que les deux vipères allaient surgir pour m’étriper, je voulus prendre les jambes à mon cou. Mais une force me propulsa droit sur l’entrée. Je fus bousculé et projeté dans la maison maudite avant de réaliser qu’on m’avait lâchement attaqué par-derrière.  

 

La porte se referma immédiatement et j’entendis une clé tourner tandis que je me relevais. Car j’avais été poussé si violemment que j’étais tombé. Deux ombres se tenaient devant la porte. L’une d’elles alluma la lumière d’un corridor d’entrée sale et miteux.

La peur me saisit au point que je poussai un cri de stupeur et d’horreur. Nadia et Maria se tenaient devant moi, chacune portant une longue lame. Le pire de mes cauchemars se réalisait. Je fus certain qu’elles allaient me tuer, m’enfoncer leurs couteaux de boucher dans le ventre et la gorge… Je reculai jusqu’à rencontrer un mur.

 

_ On t’avait dit que tu allais nous payer le coup, chez Gardon ! grinça aussitôt Nadia.

_ Grimpe l’escalier ! cria ensuite Maria en pointant son arme vers moi de façon menaçante.

J’avais les jambes qui tremblaient et la tête qui bourdonnait. Jamais, de toute ma vie, je n’avais connu pareille peur. Passant devant elles, j’empruntai l’escalier que la gitane m’indiquait.

Les marches grincèrent de manière sinistre. Les deux pestes me suivirent de près.

Nous nous retrouvâmes à l’étage, dans un état lamentable. La tapisserie, vieille de plusieurs décennies, se décollait et s’effritait partout, jaunie par le temps. Des fissures ornaient le

plafond. Le sol était si poussiéreux qu’on en distinguait à peine les lattes.

Toutes les portes se révélèrent closes mais une ampoule fixée à deux fils diffusait une lumière jaunâtre. Je vis immédiatement la trappe du grenier ouverte et un escabeau en bois placé en dessous.

 

Nadia me poussa vers lui, très violemment, manquant me renverser à nouveau.

_ Grimpe là-haut, connard ! Tu vas passer plusieurs sales quarts d’heure avec nous !

Sans réfléchir, j’obtempérai et escaladai l’escalier branlant. Une fois au sommet, je dus me hisser à la force des bras dans le grenier. Les deux garces me suivirent de près. Je n’eus, à aucun moment, le réflexe de les repousser. J’avais bien trop peur de ces immenses lames qui brillaient, si tranchantes et pointues.

Par aplaisirs - Publié dans : domination
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